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Esthétique et économie du luxe, entre évolution du monde de l’édition et nouvelles perspectives digitales. Deux protagonistes en personne de ces changements mettent à profit leur expérience quotidienne sur le terrain pour raconter quels seront les panoramas qui nous attendent.

Je crois que personne n’est surpris quand on dit que « Vogue Italia » et le luxe (dans ses différentes acceptions) sont de notoriété publique, et depuis toujours, très liés : il est évident que tout ce qui est publié dans la revue est une expression de luxe, non nécessairement économique, mais sûrement riche d’une exclusivité, d’un aura que seule « Vogue » sait révéler pleinement et certifier de mois en mois.

Pendant des décennies, sur les pages de « Vogue Italia » – grâce aux images réalisées par ceux qui ont été (et sont encore) reconnus comme les meilleurs photographes du monde – a sûrement fait naître et ensuite raconté les modes dans leur successions, entrelacements, courses en avant, autocitations : bref, tout ce manège infatigable de « on a déjà tout vu- non tut est neuf », mise en avant de fatuité apparente et économie solide à plusieurs zéros.

La confrontation avec l’évolution exponentielle de la communication numérique qui nous a conduit à des modifications tout aussi radicales du marché ; l’apparition de nouveaux publics et acheteurs, souvent difficilement identifiables tant ils sont volubiles ; de nouvelles figures de très puissants donneurs d’avis (gourous ? Influenceurs ?) numériques, ce que l’on appelle la crise de l’édition papier :

« Vogue » a affronté dès le départ tout ce panorama en remettant profondément en discussion les façons de mener sa mission : le vrai défi a été et sera d’y parvenir sans renoncer à son propre ADN, cette autorité qui est reconnue à la revue. Trouver les synergies entre le papier et le numérique n’est pas un repli, au contraire « Vogue Italia » a immédiatement senti l’opportunité extraordinaire de développement, un défi qui implique tout le monde, à commencer par les journalistes.

Les deux protagonistes de ce soir vivent quotidiennement et depuis longtemps cette évolution génétique de la communication. Ils ne sont pas adversaires, tout comme le papier et le numérique ne le sont pas, mais des deux côtés de la barricade ils vont dans la même direction, en suivant des parcours dont les modalités sont différentes mais qui tendent vers le même but.

 

Emanuele Farneti, Directeur Vogue Italia

Riccardo Pozzoli
Il a débuté dans le monde des affaires en co-fondant The Blonde Salad, qu’il a géré jusqu’en 2017. Il a participé au cas d’étude TheBlondeSalad.com en 2014 à Harvard, où il donne régulièrement des conférences. Il a créé des startups dans différents domaines et est partenaire ou consultanat dans d’autres et en 2018 il a publié son premier livre. Le deuxième, centré sur le rapport entre l’éthique et les réseaux sociaux, sortira en avril. Riccardo est le Directeur créatif de Condé Nast Social Talent Agency, la première agence mondiale lancée par Condé Nast en octobre 2018. Au cours de la dernière année Riccardo a co-fondé UNICEF NextGen Italia, un nouveau proejt au sein du monde UNICEF destiné à sensibiliser et impliquer les millennials. Grâce à son expertise et son large réseau Riccardo contribue à l’association notamment en collectant des fonds et en soulignant la valeur de l’éducation.

Emanuele Farneti
Né à Rome en 1974 et diplômé en procédure pénale à l’Università Statale de Milan, il a commencé sa carrière dans le monde de la communication dans le secteur de la télévision et du vidéo-journalisme, jusqu’à son arrivée chez Condé Nast en 1999 comme rédacteurs en chef de GQ. Il a ensuite exercé le même rôle à la rédaction de La Gazzetta dello Sport, en devenant également directeur de l’hebdomadaire Sportweek, Men’s Health, le mensuel First de Panorama, Flair. De 2009 à 2014 il a été vice-directeur de la rubrique lifestyle de la revue Panorama. Fondateur et directeur pendant quatre ans de la revue Icon, il dirige aujourd’hui Vogue Italia, L’Uomo Vogue, Vogue.it, Vogue Casa, Ad Italia, GQ Italia.

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